La boxe française

Club de boxe française à Bruxelles

Les premières méthodes de combat dont est issue la boxe française n’apparaissent qu’au 18ème siècle. Dans le midi de la France, « le Chausson » n’utilise que les pieds, alors que dans le Nord, « la Savate » frappe avec les pieds et les poings.

Lorsque Michel Casseux ouvre sa salle en 1825, il est le premier à enseigner le nouvel art de la savate et à en codifier les premières règles. Il est le véritable inventeur du système moderne appelé « Savate », en mélangeant différents styles (lutte paysanne, style des bandits, etc.). C’est un de ses élèves, Charles Lecour, qui crée entre 1830 et 1840 le sport de combat connu sous le nom de « boxe française », en réunissant la technique des pieds de la savate et les techniques de poings de la boxe anglaise (direct, crochet, uppercut et swing). Dès lors, ce sport devint de plus en plus en vogue. La boxe française allait progressivement être enseignée dans l’armée. Les principaux acteurs de cette époque formèrent une collection de personnages hauts en couleurs. Des tireurs tels que Charles Ducros, Louis Lebouchet ou Hubert Lecour rendirent le sport populaire. 

 

La boxe française est maintenant solidement établie partout en France. Mais c’est grâce à Joseph Charlemont et son fils Charles qu’elle va se civiliser pour devenir une véritable pratique sportive et éducative.  Joseph Charlemont codifia les coups et réglementa les échanges. Ainsi, la « méthode Charlemont » était née. C’est la base de la boxe française moderne. En 1887, il fonde « l’Académie de Boxe » à Paris et multiplie ses efforts pour populariser la BF. 

A l’aube du 20ème siècle, la boxe française est à son apogée. Elle est enseignée partout en France et les premiers championnats du monde amateur sont organisés. 

Cependant, la saignée de la première guerre mondiale mit fin à cet élan. Il ne reste plus que quelques salles en 1830 et que 500 adhérents à travers la France. En 1937 se tinrent les derniers championnats nationaux pour près de 30 ans. Ce sport ne survécut que grâce à l’engagement de quelques passionnés. 

La boxe française renaît dans le courant des années 1960. Les championnats de France reprennent en 1966. En 1969, on comptait 800 licenciés et 12 clubs en France. Elle fut également enseignée à l’Institut National des Sports et de l’Education Physique, ce qui lui permit d’être enseignée à l’école. Les championnats d’Europe eurent lieu en 1970 et en 1982 est organisé le premier championnat de France féminin. 

La Fédération internationale de savate est fondée en 1985. Alexandre Walnier en devient secrétaire général. La Ligue Francophone de Boxe Française Savate est également crée en Belgique. En 1987 est fondée la Fédération Royale Belge de Boxe Française Savate, sur l’initiative des messieurs Cambier-Baute et Walnier.  La première coupe du monde a lieu en 1989. La discipline assaut est introduite en compétition à partir de 1999 en Belgique.  Les championnats du monde assaut commencent également à être organisés durant la fin du siècle dernier. 

En 2015, la Savate est inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français et le nombre de licenciés franchit le cap symbolique des 50 000. 

Les gants

Les gants sont évidemment obligatoires. Ils sont utilisés aussi bien en attaque pour frapper ou en défense pour se protéger. Ils permettent de maintenir les mains pour ne pas se blesser en tapent ou bloquant des coups et ils évitent les coupures et les bleus sur l’adversaire en amortissant les coups. Le pouce est attaché au reste de la main. 

Ils sont généralement faits de cuir ou dans une matière qui y ressemble. Il existe des différences de taille, rembourrage et poids. Le poids se définit en once (oz). Plus le boxeur est lourd, plus ses gants le seront également. 

Les bandages

Ils sont obligatoires en combat pour éviter les blessures des métacarpes. Ils servent à protéger ses mains et doigts et à ne pas abîmer le gant trop rapidement. Sans bandages ou mitaines, la transpiration pénètre directement dans le gant et celui-ci se détériore plus vite. 

Les chaussures de boxe française

La savate est l’unique sport de combat pieds-poings où l’on porte des chaussures. Elles sont évidemment réglementées. Les chaussures pour la savates sont montantes afin de protéger au mieux les chevilles. Elles possèdent une semelle plate, sans angle, avec une jointure parfaitement lisse. Elles sont pensées pour ne pas couper ou blesser trop durement son adversaire, tout en protégeant efficacement ses pieds. 

Les protections

Elles ne sont pas toujours obligatoires, mais très fortement conseillées. Le protège dents est primordial pour tous les sports de combat. Il protège non seulement les dents, mais également la langue ou les joues que l’on peut mordre très facilement lors d’un contact un peu violent. 

La coquille pour protéger les parties génitales est également primordiale, que ce soit pour les hommes ou les femmes. Les protèges poitrine sont également fortement conseillés pour les femmes. 

Enfin, les protèges tibias ne sont pas superflus, surtout lorsqu’on débute. Ils sont fortement rembourrés de mousse, afin de mieux absorber les chocs. 

Le casque n’est pas obligatoire pour les adultes, mais l’est en compétition pour les mineurs. Il doit impérativement être ouvert au niveau du menton. 

Le protège dents, la coquille et le protège poitrine pour les femmes sont obligatoires pour tous les types de compétition. Les protèges tibias le sont en assaut et en combat en série 2. Le casque est obligatoire pour les mineurs et pour les adultes en combat en série 2. 

Les règles de la boxe française sont strictes et les coups limités et réglementés. De plus, les adversaires s’affrontent en fonction de leur poids et de leur sexe. Il ne faut donc pas craindre de se retrouver face à quelqu’un qui ferait le double de votre gabarit. La savate diffère de la boxe anglaise qui n’utilise que les poings, mais aussi du kickboxing ou de la boxe thaï qui autorisent plus de coups. Les coups de poing sont portés au visage et au buste alors que les coups de pied peuvent être également être donnés aux jambes. 

La savate se pratique sur un ring, en général de taille identique à celui de la boxe anglaise. En moyenne, il s’agit d’une surface de 5 x 5 m. 

Les techniques utilisées en boxe française sont similaires dans la plupart des sports pieds-poings, mais la savate possède quelques spécificités qui lui sont propres. Notamment le fait que les coups sont « armés » ou que le tireur (pratiquant de boxe française) porte des chaussures. 

Les enchaînements de coups de pied et de poings ne sont pas limités mais leurs utilisations ne doivent pas prédominer sur les enchaînements de « pieds-poings » et « poings-pieds ». 

Les coups de pied

Tous les coups de pied peuvent se donner en ligne basse, médiane ou haute et peuvent s’effectuer « tournants » ou « sautés » (à l’exception du coup de pied bas). 

  • Le fouetté: c’est une coup de pied porté de la jambe avant ou arrière. Au moment de la frappe, la jambe s’étend et les hanches pivotent afin de se placer de profil par rapport à l’adversaire. Il s’agit d’un mouvement circulaire.
  • Le chassé latéral ou frontal: lors du chassé, la jambe  ne fait pas de mouvement circulaire mais agit plutôt comme un piston. On frappe alors avec le talon ou la pointe du pied, en se positionnant de face ou latéralement par rapport à son adversaire. C’est un coup qui permet de repousser et faire reculer son opposant. Il est très utile à courte distance et peut causer de gros dégâts. 
  • Le revers: pour donner un revers, on utilise le bord externe de son pied pour donner le coup. Le mouvement est circulaire de l’intérieur vers l’extérieur du pied de frappe. Il est très efficace lorsqu’il est donné en tournant. En coup frontal, il permet d’enlever la garde de son adversaire pour ensuite enchaîner avec les poings. 
  • Le coup de pied bas: comme son nom l’indique, c’est un coup qui se donne uniquement en ligne basse. C’est un coup de pied porté de la jambe avant ou arrière avec le bord interne du pied en extension sur la jambe avant ou arrière de l’adversaire, par un mouvement de balance de la jambe de frappe. 
Les coups de poing

Les coups de poing utilisés en boxe française sont identiques à ceux de la boxe anglaise. 

  • Le direct: il peut être fouetté, pistonné ou balancé. Le poing part tout droit. Le direct du bras avant n’est pas très puissant, mais permet de garder son adversaire à distance. Le direct du poing arrière se veut plus puissant, puisqu’il part de derrière et avec plus de poids. 
  • Le crochet: il s’agit d’un coup de poing circulaire qui crochète donc l’adversaire. Il permet d’éviter les bras de l’opposant qui se protège en garde haute. 
  • L’uppercut: c’est un coup de poing remontant, le poing étant tourné avec la paume et le pouce vers le visage. 
  • Le swing: ce sont des coups de poing portés par un mouvement de balancé dans un plan latéral. 
Les coups interdits

Certains coups sont interdits en savate boxe française. Ils sont repris dans la liste ci-dessous. 

  • le fouetté vertical;
  • les coups de tibia;
  • les coups de genoux;
  • le revers frontal délivré avec le bord interne de la semelle;
  • les coups de pieds délivrés avec la main posée au sol;
  • le coup de pied délivré dos à l’adversaire;
  • les coups de pied verticaux donnés avec le talon;
  • tous les coups de revers avec avant-bras et les coups de coude.
Les surfaces interdites à être touchées

Pour les coups de pied:

  • le triangle génital;
  • la nuque, l’arrière et le dessus de la tête;
  • la poitrine pour les femmes.

Pour les coups de poings:

  • pour les hommes: les coups donnés sous la ligne de la ceinture;
  • pour les femmes: tous les coups à la poitrine et sous la ligne de la ceinture.
Autres interdictions
  • il est interdit de poser les mains à terre ou sur les cordes pour frapper.
  • il est interdit de porter des coups en tenant l’adversaire, de porter des temps de lutte quels qu’ils soient, de pousser ou de tirer l’adversaire. 
  • il est interdit de progresser de manière « dangereuse » (tête en avant, genou levé, etc.).
  • il est interdit de frapper un tireur au sol ou en train de se relever, un adversaire engagé dans les cordes. 

 

On distingue deux types de rencontre en savate. 

L’assaut

C’est une forme de rencontre qui oppose 2 tireurs(euses) et qui se juge à l’aide d’une double notation. Celle-ci tient compte d’une part de la maîtrise technique et du style démontré par le tireur et d’autre part de la précision des touches dont toute puissance doit être exclue. Les rencontres se déroulent généralement en 3 reprises d’1m30 (parfois 2 reprises d’une minute pour les kangourous). 

Le combat

C’est une forme de rencontre qui oppose 2 tireurs(euses) et qui se juge sur la technique, la précision, l’efficacité des coups et la combativité des tireurs. Contrairement à l’assaut, la puissance des coups n’est pas limitée et le hors-combat (le KO) peut être recherché. On distingue:

  • le pré-combat (série 2) où le port du casque et des jambières est obligatoire. Le jugement est déterminé par une double notation qui tient compte d’une part de la maîtrise technique et du style démontré par le tireur, et d’autre part de sa combativité et de son efficacité. Les rencontres se disputent en 4 reprises de 2 minutes. 
  • Le combat (série 1) où le port du casque et des jambières est interdit. Le jugement y est déterminé par une seule note intégrant l’ensemble des critères de jugement du pré-combat. Les rencontres se déroulent en 5 reprises de 2 minutes de temps effectif de confrontation. 

Les compétiteurs de savate sont divisés par catégories d’âge et de poids.

Catégories d’âge
  1. Pré-poussins: 7, 8 et 9 ans;
  2. Poussins: 10 et 11 ans;
  3. Benjamin(e)s: 12 et 13 ans;
  4. Minimes: 14 et 15 ans;
  5. Cadets: 16 et 17 ans;
  6. Juniors: 18, 19 et 20 ans;
  7. Seniors: de 21 à 34 ans;
  8. Vétérans: 35 ans et plus. 
Catégories de poids
  1. Moustique: moins de 24 kg;
  2. Pré mini mouches: de 24 à 27 kg inclus;
  3. Pré mini coqs: de 27 à 30 kg inclus;
  4. Pré mini plumes: de 30 à 3 kg inclus;
  5. Pré mini légers: de 33 à 36 kg inclus;
  6. Mini mouches: de 36 à 39 kg;
  7. Mini coqs: de 39 à 42 kg inclus;
  8. Mini plumes: de 42 à 45 kg inclus;
  9. Mini léger(e)s: de 45 à 48 kg inclus;
  10. Mouches: de 48 à 51 kg inclus;
  11. Coqs: de 51 à 54 kg inclus;
  12. Plumes: de 54 à 57 kg inclus;
  13. Super plumes: de 57 kg à 60 kg inclus;
  14. Léger(e)s: de 60 à 63 kg inclus;
  15. Super léger(e)s: de 63 à 66 kg inclus;
  16. Mi-moyen(ne)s: de 66 à 70 kg inclus;
  17. Super mi-moyen(ne)s: de 70 à 74 kg inclus;
  18. Moyen(ne)s: de 74 à 79 kg inclus;
  19. Mi-lourds: de 79 à 85 kg inclus;
  20. Lourds: plus de 85 kg.